Pro-am du D-Day, Jour- J au golf d’Omaha Beach

11 - 10 - 2020

Le 6, trou signature du parcours "La Mer"

Pro-am du D-Day, Jour-J au golf d’Omaha Beach

Dessinés dans les années 80 par l’architecte nantais Yves Bureau, les deux parcours du golf d’Omaha Beach sont parmi les fleurons normands. Lorsque Guy Dupont, producteur de yaourts à l’époque, fait appel à Yves, il ne connaît rien au golf. Ses enfants y jouaient depuis à peine un an à Cabourg-Le-Home mais lui-même n’a jamais été golfeur. Seulement, avec les quotas laitiers mis en place par l’Europe, sa ferme couverte de champs de maïs pour l’aliment des vaches laitières, devait se reconvertir. Yves se souvient : « 200 hectares sur les falaises au-dessus de Port-en-Bessin, c’était un site idéal pour faire un golf et, avec Guy, nous nous sommes tout de suite compris. Nous tenions tous les deux à respecter et utiliser au mieux le relief existant du terrain. Ce qui donne des parcours vallonnés et techniques ».

Depuis le trou numéro six, signature du parcours de « La Mer », on a une vue imprenable sur la Manche et le port en contrebas. Port-en-Bessin marque une extrémité de la célèbre plage d’Omaha Beach avec tous les souvenirs que son nom évoque. Pascal Dupont, le fils de Guy aujourd’hui propriétaire du golf, me fait signe de le suivre. Il se dirige vers l’arrière du green de ce trou signature de son parcours. Un escalier de béton descend vers l’entrée du bunker. Installé là par les allemands pendant la dernière guerre pour surveiller la mer et le port de Port-en-Bessin situé en contrebas.

Sur le 6, le drapeau rend hommage aux soldats américains à Omaha beach

L’imagination nous ramène vite au cœur de l’histoire. On pense à ce matin d’insouciante jeunesse, pour ces « boys » américains qui se sont réveillés heureux. Puis on leur a annoncé qu’ils étaient mobilisés pour aller sauver la France. Comme La Fayette l’avait fait pour leurs pères quelques décennies auparavant. C’est ainsi qu’ils se sont retrouvés par un autre matin d’été, le 6 juin 44, entassés dans des barges à glisser dans la nuit vers les plages de Normandie. Quelques heures plus tard, la plupart d’entre eux étaient morts, noyés dans l’eau salée et rougie du sang de leurs camarades, le corps déchiré par l’acier des balles allemandes. Derrière le béton armé de leurs bunkers, les jeunes germains, certainement aussi terrorisés que leurs cibles, tiraient pour sauver leur vie de cette marée humaine.

Aujourd’hui, les plus sensibles d’entre nous qui font le voyage jusque vers ces plages comme Omaha Beach ou Arromanches peuvent encore les entendre crier, tous ces jeunes hommes fauchés dans la fleur de l’âge. En regardant la mer, on ne sait plus très bien si c’est le ressac qu’on entend ou les cris des suppliciés. Alors on va voir les cimetières à Colleville ou ailleurs, ce ne sont pas les cimetières qui manquent. Cela pourrait paraître macabre comme tourisme. Au contraire, c’est beau, c’est magnifique. On va leur rendre visite et c’est sûrement un des rares tourismes véritablement utiles que l’on puisse faire, utiles pour l’humanité, pour l’histoire. On pourrait oublier, mais non, évidemment non. Il faut se souvenir. C’est tout ce qu’ils nous demandent…

C’est aussi pour eux que le pro-Am d’omaha Beach porte le nom du D-Day. Cette année, les organisateurs avaient réduit la voilure ne sachant pas si la crise sanitaire leur permettrait de mettre en œuvre le programme habituel de leur manifestation. La douzième édition du célèbre pro-am s’est donc jouée sur un seul tour cette année. Avec seulement 25 équipes engagées sur le seul parcours emblématique de « La Mer ». Traditionnellement, le pro-am se joue sur deux jours et sur les deux parcours, « La Mer » et « le Manoir ». La partie s’est soldée par un BBQ organisé par l’équipe de restauration du resort au cours duquel a eu lieu la remise des prix.

Résultats :

Brut :

1 - Kévin Turlan pro du RCF La Boulie, avec Vincent Portier, Paul Guillemette et Sylvain Wild, 134.

2 - Mathieu Toullier de Cabourg avec Samuel Marie, David Marie et Colette Régie, 141.

3 - Julien Denus de Pont au Golf avec Alexis Vulliez, Christophe Canteloup et Nicolas Roseti, 144.

Net :

1 - Tom Croquevielle de Caen-la-Mer avec Thomas Tranquille, Laurent Croquevielle et Franck Pommier, 125.

2 - Julien Denus de Pont au Golf avec Alexis Vulliez, Christophe Canteloup et Nicolas Roseti, 129.

3 - Andres Bourdais du Havre avec Gildas Huet, Arnaud Beruel et Jean-Luc Boucher, 130.

 

Le 2 du parcours "La Mer" à Omaha Beach avec sa vue sur Port en Bessin
A voir à Bayeux près du Golf : La "Telle du conquest". Document unique au monde, chef d’œuvre inscrit au registre "mémoire du monde" de l’Unesco, la tapisserie de Bayeux est certainement l’une des plus anciennes bandes dessinées de l’humanité. Sur plus de 70 m de long, en 58 scènes, elle raconte l’histoire de la conquête de l’Angleterre par le Duc Guillaume de Normandie. Désigné par son cousin Edouard comme successeur légitime au trône d’Albion, il sera spolié par l’infâme parjure Harold. Guillaume arme donc une flotte et des centaines de soldats, traversent la Manche et défont son ennemi à la bataille d’Hastings, le 14 octobre 1066. Il devient roi d’Angleterre et entre dans la légende sous le nom de Guillaume le Conquérant. Racontée par un audio guide, elle bénéficie d’une admirable muséographie. Source d’étude pour les historiens, d’inspiration pour les poètes, elle nous est parvenue après 900 ans d’histoire tourmentée et nous livre encore des secrets. C’est un inestimable trésor. Centre Guillaume le Conquérant : 13 bis, rue de Nesmond 14 400 Bayeux/ France.

Sur la vidéo ci-dessous, vous aurez un aperçu de l'ambiance qui règne au pro-am d’Omaha Beach. Quelque chose nous dit que ça devrait vous donner envie d'y participer...

Partagez !