Saint Andrews a fêté il y a peu, les 600 ans de notre sport favori, nous vous proposons un petit retour sur l’histoire. Partout sur la planète depuis des siècles et même des millénaires, l’homme joue ! Mais admettons-le une bonne fois pour toutes, nous ne savons que peu de choses sur les origines du golf. Il semble venir de partout à la fois. Tout bonnement parce que c’est un jeu simple et humain au sens profond du terme. Mais, comme de nos jours le golf génère beaucoup d’argent, il s’agit d’une affaire de gros sous et chacun voudrait tirer la couverture à soi. Alors ils sont nombreux à revendiquer la paternité du golf et tout aussi nombreux à affirmer en connaître les origines. Notre sport fait couler beaucoup d’encre. Il suffit qu’un site précise sur internet que le golf est né ici ou là car un document daté de telle ou telle année en atteste l’existence et c’est parti, le golf prend telle ou telle nationalité. Si ce n’était pas si ridicule, cela pourrait être amusant. Mais le problème c’est que ces informations diffusées sur internet ne sont pas toujours vérifiées. La presse qui les relaye n’a plus ni le temps, ni les moyens, de les vérifier. Suivant les articles, elles se contredisent. Non, le golf n’est pas plus né en Hollande qu’ailleurs ! Toutes nos excuses à nos amis bataves, mais il semblerait que le jeu de « Kolt » hollandais se pratiquait déjà en Chine avant qu’on en trouve une trace au Pays-Bas. Peut-être sous une forme légèrement différente, mais pas plus que le kolt n’était différent de la chôle, appelée « crossage » de nos jours en Belgique, qui se pratique encore et qui est au moins aussi ancienne. Et dont le nom à la même racine sonore pour peu que dans le Nord on prononce des « ch » comme des « k » ce qui est le cas. On aura beau faire, dire et écrire, les origines du golf sont universelles, elles appartiennent à tout le monde.
En revanche, le golf tel que nous le connaissons de nos jours a une histoire bien réelle avec des règles dont on connaît l’origine, des créations de parcours dont on connaît les dates, des champions dont on connaît les noms et les exploits.
Nous pouvons discerner deux périodes : Un « Avant » et un « Après ».
Avant le golf, qu’y avait-il ?
Si l’on n’en sait pas grand chose, on se doute que les hommes de ces époques lointaines travaillaient dur et éprouvaient parfois le besoin de se détendre, tout comme nous après une bonne semaine de travail.
Alors, ils prenaient ce qu’ils avaient sous la main. Il n’est pas difficile d’imaginer un berger, fût-ce-t-il Ecossais, Hollandais ou Calaisien qui tout en gardant son troupeau dans la lande, éprouve le besoin de pousser du bout de son bâton un petit caillou rond qu’il envoie pour se donner un but vers un arbre ou un gros rocher, ou bien dans un trou de lapin. La nuance est importante car la principale différence entre le golf et la plupart des jeux dont il pourrait descendre est justement le trou. Avant l’invention du trou, on jouait la balle vers une cible. C’est une image d’Epinal pour nous autres golfeurs. Et puis cet amusement rustique a trouvé auprès des citadins des formules plus évoluées.
En France, on pratiquait le jeu de mail appelé aussi Pall Mall.
Si nous connaissons tous au moins de nom la porte Maillot à Paris, ou le Pall Mall de Londres, il n’en existe pas moins le Palmaille de Hambourg ou le Maliebaan d’Utrecht et avec eux d’innombrables rues du Mail un peu partout en France. Car ce jeu dans lequel on utilisait une « maille » ou maillet pour lancer une balle de buis ou de néflier dans un arceau fait d’une paille était très répandu en France. Son nom de mail, de paille-maille ou palemail donne pall mall en anglais. Un texte en latin datant de 1416 atteste de la pratique ancienne de ce jeu. Un certain Pierre de Bourdeille, plus connu sous le nom Brantôme, abbé séculier, écrivain, soldat et chroniqueur français du XVIème siècle nous apprend que le grand roi Louis XIV (1638-1715) détestait la paume, mais, qu’en revanche il adorait le mail. Le terrain des Tuileries fut d’ailleurs agrandi sous son règne. Son prédécesseur Henri II (1519-1559) était également un excellent joueur de mail.
Reconnu pour être à l’origine du golf, du croquet et même du billard, ce jeu fut pratiqué dans le midi de la France jusqu’au début du 20ème siècle (Aix-en-Provence, Montpellier où un collège s’appelle : «Collège du jeu de mail» ).
On peut le jouer de plusieurs manières. Le « grand coup » est l’équivalent du concours de drive qui consiste à envoyer la balle le plus loin possible. Les meilleurs pouvaient dépasser la marque des 200 pas (le pas sous l’ancien régime mesurait 0, 62 mètres). Le « rouët » se jouait avec plusieurs balles (quatre balles), la « partie » avec des équipes (foursome) et la « chicane » plus semblable aux règles classiques et actuelles du golf, voyait gagner celui qui atteignait un but défini avec le moins de coups possibles.